Le battement de queue de la sirène de Starbucks
[EDIT]
The Guardian publie le 17 février 2016 les résultats d'une étude de Action on Sugar montrant que Starbucks vend des boissons chaudes pour lesquelles 98% contiennent jusqu'à 25 cuillers à café de sucre. Soit 3 fois la dose quotidienne recommandée pour un adulte. (source : http://www.theguardian.com/business/2016/feb/17/cafe-chains-selling-drinks-25-teaspoons-sugar-starbucks-costa-coffee)
Le 25 décembre 2015, Libération dans sa rubrique chronique/débats nous
pond un article intitulé "Attentats : que Starbucks paie l'addition".
Suite à la lecture de cet article et parce que j'avais ouvertement
critiqué les gens qui allaient dépenser leur argent chez McDo et
Starbucks sur un chan IRC, un jeune politicien m'a alpagué sur twitter.
J'ai donc pris le temps de lire cet article, assez mal écrit d'ailleurs, pour comprendre de quoi je pouvais être coupable. Et j'ai finalement compris : je suis coupable de ne pas m'être fait comprendre correctement.
Voilà donc un petit bout de texte pour expliquer à tous ceux qui liront ces mots ce que je pense des clients de Starbucks ou de McDo.
Premièrement ça m'ennuie qu'une personne comprenne mal ce que je lui dis, et que, plutôt que de vérifier qu'il a bien compris, m'envoie bouler et me case parmi les personnes non fréquentables. J'aime bien expliquer ma vision des choses aux gens que je fréquente, j'ai l'impression de faire un acte politique quand je raconte ce en quoi je crois.
Il se trouve que je crois que tout est lié, que l'ensemble des êtres humains ne forment qu'un tout, que l'ensemble des actions ne forment qu'un flux. Bref que si l'aile du papillon qui bat au Brésil peut déclencher une tornade au Texas, c'est bien que chaque action agit sur notre environnement global. Et si je suis séduit par la belle poésie de la légende du colibri, c'est parce qu'il m'apparait évident que d'agir sur sa proximité permet d'arranger les choses à l'autre bout du monde, exactement comme l'effet papillon.
Ça m'apparait évident et je comprends ce qu'à voulu expliquer Thomas Clerc dans Libération : quand tu vas chez Starbucks, t'es content, mais tu fais un acte politique. Un acte politique aussi ouvertement dirigé que si tu vas sur Facebook te mater une vidéo de Soral qui t'explique comment nourrir ta haine des autres. Quand tu vas chez McDo, tu bouffes de la merde, mais en plus tu acceptes de vivre dans un monde qui marche sur la tête. Si les végétariens militants voulaient mener un véritable combat utile, qu'ils s'attaquent à McDo et à toutes ces horreurs qui traitent la viande comme Monsanto traite la vie.
Un toucan à l'énorme bec l'interpelle : "Tu es fou colibri, tu vois bien que cela ne sert à rien." "Oui je sais, répond le colibri, mais je fais ma part."
- extrait de la légende du colibri
Un gros con avec une énorme bouche l'interpelle : "Tu es fou l'ami, tu vois bien que c'est une multinationale chez qui tu bois ton café." "Oui je sais, répond le pirate, mais je ferme les yeux."
Annexe : colibris-lemouvement.org