SudWeb 2016

SudWeb 2016

Grandir

Ils sont rares les week-ends pendant lesquels le temps passe si vite qu'on a l'impression d'avoir grandi en retrouvant le lundi. C'est exactement ce qu'il se passe à SudWeb et c'est en suivant la croissance de Pipo que nous avons mûris tous ensemble.

Échange

C'est durant la journée de conférence de vendredi que nous avons découvert Pipo, plus la journée avançait, plus elle grandissait. Mais avant de comprendre ses questionnements lors de sa vie d'adulte, Pipo nous a proposé d'écouter une petite berceuse.

Créer avec WebAudio

Chris Lowis nous a fait un chouette récapitulatif des machines sonores. En commençant par le phonographe de Thomas Edisson, il nous a cordialement invité à découvrir sa passion pour WebAudio : une API Web pour créer des sons et de la musique. Pour les plus mélomanes, le lendemain, des ateliers étaient montés avec un certain succès.

Mon pire client à 5 ans

Boris Shapira a montré comment ses relations avec son fils de 5 ans pouvait être les mêmes qu'avec ses clients. Les parents demandent à leurs enfants de comprendre la notion du temps ou des priorités, hors le décalage existe et la communication peut se compliquer. L'enfant a une vision toute personnelle du monde et comme avec le client, le parent pourra passer à côté des choses les plus importantes pour lui. Pour palier toutes ces différences, en un mot – enfin, en deux, mais deux fois le même : bienveillance.

Les valeurs de LEGO™

Et comme Pipo vieillissait, les sujets s'enchaînaient. Thomas Gasc a été nostalgique, il nous a rappelait comme nous aimions jouer avec ces petites briques multicolores. Il nous a ouvert les yeux aussi sur les valeurs qui régissaient l'entreprise à ses débuts et sur leur inintérêt aujourd'hui par l'ensemble de la société : imagination, inventivité, création. Si à l'époque la communication de la marque était orientée autour de ces valeurs, désormais, comme le reste de la société, tout est prémâché, édulcoré et limitant : on nous vend des histoires déjà écrites et des modèles de construction, comme peuvent l'être les tutoriaux ou le copying-and-pasting-on-stackoverflow-driver-development. Mais plutôt que de baisser les épaules lourdes de nostalgie, nous pouvons retenir une chose – et ce sera le thème des deux journées – : il n'est jamais trop tard pour se faire plaisir.

Chère donnée

C'est à l'âge des premiers copains de colo que nous retrouvons Pipo qui nous présente Stefanie Posavec pour nous parler de la correspondance créatrice et artistique qu'elle a tenue avec une amie, elle aussi amoureuse de ce que nous appellerons les données (mais qu'elles appelaient la data). Chaque semaine pendant un an, elles ont choisi un thème, recueilli le maximum de données autour du thème, choisi le set qui leur conviendrait, puis en ont crée une dataviz faisant acte de carte postale. Elles s'y sont tenue, elles ont donc échangé 104 cartes postales et les ont rassemblé dans un livre.

J'ai dix ans

Bastien Guerry n'a pas pu nous rejoindre, mais il a transmis une lettre – c'était un email, on est en 2016 – que nous a lu Pipo sur scène. Et comme sa prestation a bien comblé le manque, il a semblé nécessaire à tous qu'elle organise un atelier le lendemain autour de la lecture à voix haute, on peut vraiment tout apprendre à tout âge. Sa lettre racontait à ses parents qu'il regrettait ses 10 ans car il pouvait faire des choses formidables, pleines d'imagination. Mais maintenant, même si personne ne prendra jamais notre métier bien au sérieux, il n'en reste pas moins que nous cherchons tous les moyens de nous faire plaisir dans notre passion qu'est le web, tant en développement logiciel qu'en création graphique ou musicale. Le web c'est notre réseau, nous en sommes fier car il rend de véritables services qu'on essaiera toujours de rendre plus ludiques.

S'adonner à la donnée

Gaëlle Periat aime la donnée. Matin et soir, elle jongle avec de la donnée, elle joue avec de la donnée, même, elle en mange, de la donnée. Et c'est de ça dont elle est venue nous parler. La donnée est partout, qu'elle soit statistique avec l'ouverture du big data des sociétés de transports ou personnel avec l'internet of shit, il est plus facile de se la représenter avec de bons outils que nous a présenté Gaëlle.

The bus factor

Sous ce terme catastrophique se cache une réalité de notre monde : si je suis le seul à détenir une information capitale, que faire sans moi ? Laurence Vagner nous rappelle les règles simples pour éviter à toutes nos connaissances et notre expertise de s'éparpiller comme aurait du l'être Pipo si on en croit la mise en scène carrément stressante de son accident de bus. Plus une organisation repose sur les épaules d'une seule personne plus le risque est grand de voir tout disparaître en même temps.

Être étudiant·e en 2016

Pipo et Roxanne Debruyker ont un point commun, elles ne savent pas ce qu'elles veulent faire plus tard. Elles aimeraient changer le monde et vivre dans le respect de leurs passions.

Elles ne savent pas comment changer le monde. À moins que ce ne soit elles qui changent, après tout, quand on a une chemise, puis une rolex, on ne rêve plus, on travaille. Je veux dire, sérieusement, pas comme ces hippies anarchistes de Nuit Debout qui ne veulent qu'une chose : gagner de l'argent tout en restant allongés sous un arbre. Trêve de plaisanteries, son discours était touchant et rejoignait le thème de la journée : sera-t-il un jour trop tard pour se faire plaisir ?

Code & Travail

Plutôt que de rêver à des jours meilleurs, ne serait-il pas temps de faire le point sur nos conditions de vie ? En commençant par le travail d'ailleurs, car nous y vouerons une grande partie de notre vie. C'est ce que Rachel Saada a voulu nous faire comprendre. Cette avocate a un discours régénérant, elle nous rappelle que l'organisation actuelle de la société doit évoluer vers un modèle plus juste et mieux équilibré. Alors si vous n'êtes pas encore sensibilisés à ces valeurs, suivez le guide. Le travail et son articulation dans notre monde est un sujet qui m'intéresse depuis des années. J'ai été emballé par cette présentation.

Le web dans le monde agricole

Ce n'est pas parce que Pipo a grandi et qu'elle a commencé sa vie d'adulte, qu'elle ne se sent pas le besoin de faire sa part. Marion Lambert est de celleux-là aussi : elle vit avec un agriculteur et nous a fait le point sur les applications web qui aident, voire sauvent la vie des agriculteurs. Encore une preuve qu'on peut être utile au monde qui nous entoure avec nos super-pouvoirs.

Le syndrome de l'anti-imposteur

Mais puisqu'on vous dit que vous avez des super-pouvoirs ! D'ailleurs Raphaël Yharrassarry est venu nous convaincre de faire des présentations dans des événements comme SudWeb : nous avons tous des expériences et expertises à partager.

Apprendre à coder a changé ma vie

Et s'il fallait le rappeler encore une fois, le super pouvoir de beaucoup d'entre nous est la maîtrise du code : réussir à faire quelque chose d'utile avec un ordinateur et quelques algorithmes. Des inventeurs numériques en lieu et place des prestidigitateurs. C'est ce qui a fait succomber Charles Pernet lorsqu'il a décidé de se réorienter.

Au cœur des Panama Papers

Voilà un mot-clé qui m'assure de voir ce billet fiché par la NSA. Matthew Caruana Galizia est journaliste et développeur pour l'ICIJ et il a travaillé sur tous les outils qui ont permis les révélations sur les Panama Papers. C'était un retour d'expérience très intéressant.

Sprint Review en marinière

Pour revenir aux super-pouvoirs des travailleurs du Web, Alexandre Pronine nous a montré qu'il n'était pas nécessaire d'avoir des yeux laser ou de pouvoir voler. Avec un peu d'imagination et de passion, on peut construire avec ses clients et son équipe, un cadre de travail agréable. Sa technique : faire les réunions avec un dresscode. Si l'idée est excellente, elle montre surtout qu'on peut être sérieux en se faisant plaisir. Et avant que tout le monde en soit convaincu, il y a encore beaucoup de chemin à faire.

Le fanzinat des gens du web

Mais si les super-pouvoirs sont importants, il ne faut pas oublier d'en parler autour de soi, de partager ses passions. Antoine Fauchié est rétro, il imprime lui-même son journal de passionné. Mais que votre carnet soit imprimé ou en base 2, l'important est peut-être de ne pas rester dans le flux classique des sources d'informations et de multiplier les sources.

Passion > Rémunération

Et si nous parlons bien de notre travail depuis le début de la journée, il n'en est pas moins question de notre passion. Si comme Basile Simon vous avez un side-project qui prend le pas sur votre profession, et que votre profession est aussi nécessaire à votre équilibre que votre passion, sachez que vous avez de la chance et qu'il arrivera peut-être un jour où vous devrez choisir. Basile, lui, a construit l'outil de référence pour dénombrer et collecter les donnés autour des frappes en Irak et en Syrie, Airwars. C'est un témoignage hallucinant tant sur ce qu'il a réussi à faire que sur sa manière humble d'en parler. Très motivant.

Zero waste

Pour terminer la journée, l'excellente initiative de Mylène L'Orguilloux qui nous a sorti de nos écrans pour nous intéresser à sa passion, la couture. Mais si ce n'était que ça, elle est aussi impliquée dans notre monde et veut faire sa part : réduire les déchets et rentabiliser au mieux les carrés de tissu. Ça s'appelle le zero waste, elle en est fan. En fin de journée, l'idée était excellente de nous faire faire un peu d'assemblage plutôt délicat afin que nous repartions chacun avec un range câbles de sa conception.

Copaing

Mais SudWeb, c'est avant-tout les copains et les câlins. On en ressort rebousté, plein d'ambition, nourri de volonté et de cannelés.

J'ai retrouvé une partie de l'équipe derrière kinto, un serveur de données manipulable par API et bourré de fonctionnalités pratiques comme la gestion d'accès, la synchronisation. On a pu en parler lors des ateliers du samedi.

Les ateliers du samedi ont aussi été l'occasion de reparler de revue de code, de partager ses expériences avec ses paires, de découvrir les bases de données graphe comme neo4j ou de faire des légos.

Bref, on a passé le week-end à faire des i et des oh !.

Les autres compte-rendus sont disponibles en ligne.